Famille Rosemontoise, Malik est papa de 2 enfants (5 ans et 7 mois) et membre de l’organisme depuis 2015. Après plusieurs semaines de confinement, comme tous les parents, le manque d’idées et d’activités est atteint lorsque l’on est enfermé à la maison ou tout simplement parce que l’on est fatigué (et «c’est ben normal»). Ce papa s’est alors lancé le défi d’initier et partager une nouvelle activité avec son plus vieux.
On est très enthousiastes de vous partager leur réalisation, ainsi qu’une entrevue écrite brute qui met en avant la conception et la réalisation de ce projet. Une expérience riche et inspirante qui est un beau prétexte pour renforcer les liens entre un père et son enfant. C’est également se construire des souvenirs, des moments uniques avec son père et à tout moment pouvoir visionner le produit fini avec fierté.
On ne peut que souligner qu’au travers de cette activité père-enfant, ce dernier développe et renforce certains apprentissages et que l’on retrouve plusieurs éléments en lien avec les dimensions de l’engagement parental.
Qu’est-ce qui a motivé la réalisation de cette activité ?
La motivation vient du fait que j’aime faire des montages, mais surtout réaliser. Il fut un temps, j’avais caressé le doux rêve de faire carrière dans le cinéma. Je suis donc passionné de la réalisation et de la scénarisation. Je tiens à souligner également que Massil aime se produire, faire des comédies et mettre en spectacle comme beaucoup d’enfants. Avec ces deux éléments réunis, on ne pouvait qu’essayer.
Comment ton enfant a réagi à l’idée de faire un film?
Massil était réceptif à l’idée. La première fois il n’a pas très bien compris le pourquoi et puis c’est particulier de tourner, mais une fois qu’il a vu le rendu final, c’est lui qui en redemande par la suite.
Comment s’est passée votre collaboration? Avec un enfant de 5 ans, c’est quoi les défis (pour toi et pour lui)?
Le défi c’est bien entendu de le garder concentré. Un enfant de 5 ans a une durée très limitée en termes d’attention. Quand on tourne, il faut refaire les scènes, le diriger sur son jeu pour avoir les bonnes expressions, ne pas regarder la caméra, bien le placer en termes de plan avec la caméra. Bref, toutes ces choses demandent un minimum de concentration et d’écoute. C’est pour cela qu’il faut aller vite par moment, et je n’avais pas le luxe de trop refaire les scènes pour justement éviter de perdre sa motivation.
Est-ce qu’il t’a fait des propositions, des idées?
Oui on essaye de «brainstormer» ensemble sur quoi on peut tourner. Pour le moment ça reste des idées d’un enfant de 5 ans, mais il va surtout m’inspirer de ses choses à lui, ce qu’il aime, ses intérêts. Parfois ça sort pendant que l’on tourne «Attend papa, j’ai une idée». Le processus créatif se construit pendant l’activité, c’est organique.
Ça vous a pris combien de temps?
Selon la complexité, ça peut prendre de 40 à 50 minutes de tournage. Mais là aussi je fais le plus vite possible. Toujours dans l’optique de ne pas trop l’ennuyer et que ça reste un «jeu». Car ça peut très vite devenir pénible de tourner pour lui comme pour moi. C’est vraiment pas le but. Faut que ça reste agréable et un bon moment.
C’est quoi l’expérience que tu retiens? Et pour lui?
De son côté je ne sais pas vraiment. Je pense que c’est un jeu, on va voir plus tard si cela va faire germer en lui une envie quelconque. Pour moi, ma passion prend définitivement une autre envergure, c’est une très belle expérience bien sûr. Il y a des parents qui mettent leurs enfants à jouer au soccer ou à la guitare pour vivre par procuration leurs rêves, mais sans vraiment y participer ou partager cela avec leurs enfants. Dans mon cas, c’est plus complémentaire comme expérience. On a besoin l’un de l’autre.
Souvenir là-dedans, un moment pour vous?
On va être honnête, les tournages restent très modestes, donc les souvenirs ne sont pas non plus extraordinaires en termes d’émotions. Comme je le disais, il faut une certaine discipline et concentration à garder. Mais c’est clairement du temps précieux et très original à passer avec son fils. Impliquer son enfant dans sa passion c’est relativement rare à cet âge-là. Il reste que les vrais bons moments pour nous, c’est quand on regarde le rendu final ensemble. La satisfaction de le voir, fier de son propre travail.
Et la famille dans tout ça?
Pour la maman, disons que c’est notre cheffe de plateau, décoratrice, costumière, et surtout c’est elle qui fournit le téléphone pour filmer (un vieux téléphone) mais c’est sûr que ça permet de se partager des temps définis avec chacun de nos enfants. Massil est plus grand et a beaucoup d’énergie alors que notre dernière peut avoir besoin de plus de calme, comme pour la maman. Comme pour moi aussi. On tente de s’organiser au mieux.
Des retours fait par l’entourage ?
Très bon retour de tout le monde. Même si ce n’est pas notre moteur premier. On a quand même besoin d’avoir un retour. Les gens sont bluffés par le jeu d’acteur de Massil, reste à savoir s’ils sont totalement objectifs, mais on aime avoir leur réaction 🙂
La suite c’est quoi?
C’est de continuer tant que Massil aime ça, et essayer de s’améliorer aussi. On reste très amateur dans notre travail (montage avec moviemaker). Chercher aussi de nouvelles idées qui vont plaire. Encourager Massil dans le «acting». Voir s’il a une vraie appétence à cela. Encore une fois et le plus important est tant que cela l’amuse, on va essayer de continuer.